Distribution habituelle
Le Pipit de Richard niche dans les plaines steppiques d’Asie centrale et orientale (Sibérie, Mongolie, Chine). L’aire d’hivernage s’étend principalement du sous-continent indien au nord du Vietnam, mais de petits effectifs hivernent également dans le sud est de la péninsule arabique, le Moyen-Orient, le Maroc, le Portugal, l’Espagne, l’Italie et la France. Les individus observés en Europe et en Afrique du Nord, migrateurs au long cours, appartiendraient à la population de l’ouest de son aire de reproduction, à savoir du sud-ouest de la Sibérie au lac Baïkal, ainsi que l’est du Kazakhstan.
Les milieux fréquentés en migration ou en hivernage sont en général ouverts : littoral, dunes, landes rases, prairies naturelles ou cultivées, lagunes, polders, prés-salés, friches.
Situation en France
La migration automnale s’effectue de mi-septembre à mi-novembre, avec deux pics : le premier de la troisième décade de septembre au 1er octobre, le second dans la deuxième et la troisième décade d’octobre. Des mouvements sont notés ensuite jusqu'à mi-décembre avec notamment l'installation des oiseaux sur leurs sites d'hivernage. Ceux-ci se trouvent souvent à proximité du littoral, de la façade Manche-Atlantique au pourtour méditerranéen.
Les premiers hivernants en France ont été d’abord notés dans le Tarn-et-Garonne (1991-92), le Lot-et-Garonne et la Somme (1997). Sur les hivers 2013-2014 à 2016-2017, l'espèce a été identifiée comme hivernante dans le Pas-de-Calais, la baie de Somme, la baie du Mont-St-Michel, la Vendée, La Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire et la Charente-Maritime. Les effectifs les plus conséquents vont du Pays-Basque aux côtes méditerranéennes, en passant par les Pyrénées-Orientales, la Crau et la Camargue. La population française en hiver est estimée aujourd'hui à 50-100 oiseaux.
La migration prénuptiale est beaucoup plus discrète, entre début avril et début mai, et concerne les oiseaux ayant hiverné en France et en Afrique du Nord.
Bien que le Pipit de Richard soit connu en France depuis le 19ème siècle, une meilleure connaissance de l'espèce (cris, habitats, comportement) conduit à une augmentation continue des données récoltées, associée à une expansion vers l'ouest de son aire de reproduction produisant un renforcement des effectifs venant hiverner en Europe.
Situation en Auvergne
La première et seule donnée auvergnate pour l’instant a eu pour cadre le site de la source du Sail à Mirefleurs (63) le 28 octobre 2010 par Th. Brugerolle qui a pu l’observer en vol (cris caractéristiques), au sol dans les hautes herbes et perché quelques instants sur un buisson. La date rentre parfaitement dans les dates automnales habituelles de migration et illustre parfaitement la rareté de l'espèce à l'intérieur des terres.
Bibliographie :
Dubois Ph. J., Le Maréchal P., Olioso G. & Yesou P., 2008. In Nouvel inventaire des oiseaux de France. Delachaux et Niestlé eds. 559 pages. Pages 876-877.
Issa N., 2015.Pipit de Richard. InIssa N. & Muller Y., coord. 2015. Atlas des oiseaux de France métropolitaine. Nidification et présence hivernale. Volume 2. LPO / SEOF / MNHN. Delachaux et Niestlé, Paris. 1408 pages : 876-877.
Touzé H., Mérot J., 2017. Le Pipit de RichardAnthus richardi en hiver en France.Ornithos 24-4 : 224-233.
Gilles Saulas, le 16 mai 2020