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Cartes de présence des espèces : Fiche espèce
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 Monticole de roche (Monticola saxatilis)
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Affichage de la fiche d'info : Non

Directive oiseaux : -

Protection nationale : Non

Directive habitat : -

UICN : -

Liste rouge nationale : -

ZNIEFF : Non

Population régionale : 100 couples

Population nationale : 1 250-1 500 couples

Population européenne : 32 300-45 000 couples (Turquie exceptée)

Répartition régionale

Le Monticole de roche est présent sur une quinzaine de carrés de l’atlas parmi lesquels deux données de Haute-Loire sont plutôt atypiques : - 7 mai 2003 à Alleyras (800 m d’altitude) – carré D14 - 12 juin 2005 à Yssingeaux (800 à 850 m d’altitude) – carré F17. Sans suites malheureusement, ces deux observations posent néanmoins la question de couples nicheurs à basse altitude dans le sud de l’Auvergne. Les autres carrés concernent 5 massifs, par ordre d’importance : le Cantal (5 carrés, 36 données sur 7 ans) ; le Sancy (3 carrés, 34 données) ; le Mézenc (3 carrés, 4 données) ; la chaîne des Puys (1 carré, 2 données) ; le Forez (1 carré, 1 donnée). L’altitude maximale de nidification certaine a été obtenue à 1 700 m avec un nourrissage le 30/06/2000 dans le massif du Sancy.

Ecologie et habitat

Le point commun entre les milieux d’altitude et les milieux steppiques donne la structure de l’habitat : rochers et absence ou quasi absence d’arbres, présence de pelouses rases pour la recherche de nourriture. C’est donc probablement cet habitat (et les insectes associés) qui conditionne la présence de l’espèce en France, et non un quelconque lien avec les températures ou l’ensoleillement. En Auvergne, la plupart des couples observés en reproduction se cantonnent en général à des secteurs rocheux importants (falaises, éboulis stabilisés de gros ou très gros blocs) à proximité de zones d’herbages assez ras indispensables pour l’alimentation insectivore. Des oiseaux peuvent être observés sur des ruines voire des fermes inoccupées sur le toit desquelles des mâles peuvent chanter. Ce type de milieu ne se trouve donc que sur les crêtes de montagne, mais cela n’exclut pas que des milieux de structure analogue soient occupés dans certaines zones de gorges (Allier, Loire en Haute-Loire par exemple). Les zones occupées sont situées au-dessus de 1 350 mètres d’altitude, et jusqu’aux plus hauts sommets auvergnats (par exemple les rochers de crête du Puy de Sancy) alors que cette tranche d’altitude ne représente que 1% du territoire auvergnat.

Phénologie et biologie de la reproduction

Espèce migratrice, le Monticole de roche revient en Auvergne fin avril, où il est observé parfois en plaine, et, au fur et à mesure de la fonte des neiges, remonte sur ses lieux de reproduction en mai. A l’automne, il est présent jusqu’à mi-octobre sur ses sites de nidification. Ces derniers sont réutilisés assez régulièrement : ainsi dans le Sancy, une quarantaine de sites sont occupés depuis 25 ans, pour une vingtaine de couples. Certains sites sont très proches des zones d’activités humaines : stations de skis, téléphériques ou sommets aménagés, par exemple dans le Sancy ou autour du Puy Mary et du Plomb du Cantal (cirque de Prat de Bouc notamment). La reproduction est assez tardive : si on se base sur les seules 12 données de reproduction « certaine » (TN, JUV, aucun nid avec œufs n’ayant été trouvé !), les poussins sont observés dans une fourchette de dates allant du 18 juin au 14 juillet (les données postérieures se rapportant certainement à des familles avec juvéniles volants). Ces dates de présence des poussins laissent supposer que la période de ponte ne commence pas avant le début de juin. Les données antérieures à l’atlas (22 données « certaines » - « TN » et « JUV » - disponibles de 1984 à 2000) montrent exactement la même phénologie : 12 juin au 16 août pour les poussins, avec ponte calculée par déduction à partir de fin mai-début juin, jusqu’à fin juillet-début août. Certains mâles chanteurs font preuve d’erratisme jusqu’à début juin.

Evolution de la population

Trois départements auvergnats accueillent cette espèce : le Cantal avec 55 à 75 couples (Leroy & Feltz, 1999) sur les crêtes du massif du Cantal, la Haute-Loire avec une partie des 20 couples du massif du Mézenc, et le Puy-de-Dôme avec une vingtaine de couples dans le Sancy. Dans ce dernier département, 1 ou 2 couples sont parfois notés dans le Forez (Pierre-sur-Haute), et le sommet du Puy de Dôme lui-même a accueilli 1 mâle cantonné ou un couple quatre fois sur les vingt-cinq dernières années. La carte atlas fait état de ces deux gros noyaux de population que sont le Sancy et le Cantal (80 % des couples). Le total des effectifs avoisine donc la centaine de couples (+/- 20 couples), soit un faible pourcentage de la population nationale (1 250 à 2 500 couples) qui elle-même est probablement sous-estimée.

Le Monticole de roche a connu une régression de son aire de répartition vers le sud en France à la fin du XIXème et au début du XXème siècle, avec sa disparition de l’Autunois, du Beaujolais, de Bourgogne, de la vallée du Rhin et de la vallée de la Saône. Cette régression reste inexpliquée (Dejaifve, in Rocamora & Yeatman-Berthelot 1999). Elle a sans doute aussi touché les populations auvergnates de basse altitude vu que De Chalaniat (1847) signalait cette espèce de mai à septembre sur les falaises basaltiques du Puy de Corent (63), vers 600 m d’altitude, où elle était bien connue des habitants des villages voisins. De même, il la considérait comme commune dans le Puy-de-Dôme entre Blanzat et Châteauguay, au village de Périer, à l’Etang, dans la vallée de la Durolle près de Thiers mais sans préciser de date. Le Monticole de roche est de nos jours absent de tous ces sites. Il n’est pas exclu que ces disparitions à basse altitude soient la conséquence de l’arrêt de la viticulture suite à la crise du phylloxera. En effet, jusqu’à la fin du XIXème siècle, le vignoble auvergnat était le 3ème vignoble français. Les pentes sud des coteaux bordant les Limagnes ou des Couzes étaient largement couvertes de vignes, qui laissaient de vastes étendues dégagées au pied de falaises basaltiques, un milieu mêlant espaces ouverts et zones rocheuses comme les affectionne le Monticole. De nos jours, ces zones sont couvertes par des fruticées épaisses (cornouillers, pruneliers) défavorables à l’espèce. On peut d’ailleurs noter que toutes les disparitions notées en France semblent justement synchrones du déclin de la viticulture et concernent souvent aussi des zones viticoles. En altitude, une évolution éventuelle de la population depuis quelques décennies est très difficile à déceler : au début des années quatre-vingt, la population du Sancy était estimée à une dizaine de couples (Brugiere, 1985). Depuis, elle a été « réévaluée » à 20 couples, mais sans que l’on puisse savoir exactement s’il s’agit d’une réelle augmentation ou le résultat d’une prospection plus approfondie, les modes de prospection n’ayant pas pu être comparés. Nous considérerons donc que les effectifs du Monticole de roche sont actuellement stables en Auvergne.

Menaces et mesures de conservation

Il est clair que les aménagements du domaine skiable peuvent porter atteinte au milieu de reproduction du Monticole de roche. Par ailleurs, la surfréquentation des zones de reproduction en juin et juillet, encouragée par la création de pistes d’entretien rendant l’accès facile aux zones les plus tranquilles et les téléphériques qui déversent plus de 130 000 personnes sur les crêtes du Sancy tous les étés, doit créer un dérangement important sur des massifs, qui, finalement, sont petits, même si l’espèce n’est pas véritablement « farouche ». Une grande partie des sites de nidification du massif du Sancy est cependant de nos jours protégée par la création de deux réserves naturelles sur plus de 2 700 hectares (Vallée de Chaudefour et Chastreix-Sancy) qui devrait assurer la pérennité des Monticoles de roche. Par contre, contrairement à certaines populations méridionales de basse altitude (le Monticole de roche niche dès le niveau de la mer), les populations auvergnates ne semblent pas menacées par la fermeture des milieux, les conditions climatiques bloquant naturellement le développement des ligneux sur la majorité des sites qu’il occupe. Une lente remontée de la limite supérieure des forêts a cependant été mise en évidence dans la vallée de Chaudefour (Mace, 2007).

François Guélin (2010)

Actualisation

Le statut du Merle de roche en Auvergne a été présenté dans l’Atlas des oiseaux nicheurs d’Auvergne (GUELIN, 2010). La population auvergnate était alors estimée à une centaine de couples.

Une dizaine d’années est passée. Les données enregistrées depuis dans la base Faune-Auvergne nous permettent maintenant de revoir ce statut pour la période actuelle, débutant à la fin de l’Atlas des oiseaux nicheurs d’Auvergne.

 

Répartition régionale :

Nous avons comparé les cartes avant et après 2007. Ces cartes sont réalisées à partir des indices (de reproduction) possibles, probables et certains. Notons au passage l’augmentation considérable du nombre de données, qui passe de 105 à 744, suite à la mise en place du site Faune-Auvergne. La comparaison de ces deux cartes ne montre aucune différence notable dans la répartition de l’espèce entre les deux périodes. Cinq massifs sont toujours concernés : Cantal, Sancy, Mézenc, Chaîne des Puys, Forez. Seul le site du sommet du Puy-de-Dôme est déserté et le Forez n’apporte plus que des indices possibles. Ce n’est d‘ailleurs pas mieux du coté Loire (Faune-Loire).

Evolution de la population :

Nous avons aussi recherché le nombre de sites différents (évalué sur cartographie IGN) :

 

1-de 2000 à 2007 (sites avec données probables + certaines) – total estimé à 100 couples +/- 20

 

Massif

Cantal

Mézenc

Sancy

Forez

Nb de sites

2000-2007

16

3

18-20

1

Couples estimés

(Atlas 2000-2007)

55-75

20

20

1 ou 2

 

Il existe une bonne corrélation entre le nombre de sites différenciés durant l’Atlas et l’évaluation finale pour le Sancy et le Forez. Mais ce n’est pas le cas pour le Cantal et le Mézenc.

 

2-de 2010 à 2017 (site avec données probables + certaines)

 

Massif

Cantal

Mézenc

Sancy

Forez

Nb de sites

2010-2017

20-25

8-10

20-25

1

 

Le nombre de sites individualisables du Sancy et du Forez semble stable, ceux du Mézenc et du Cantal en légère augmentation.

Nous avons ensuite découpé cette dernière période 2010-2017 en deux périodes de 4 ans :

 

Massif

Cantal

Mézenc

Sancy

Forez

Nb de sites

2010-2013

13

5

15-20

1

Nb de sites

2014-2017

25

8

20

0

On obtient alors un nombre de sites dans le Cantal un peu supérieur aux périodes précédentes, mais qui est encore bien loin des estimations de notre Atlas (55 à 75 couples !). Pour le Mézenc, on peut se demander si les 20 couples estimés dans les années 90 sont toujours là, si la population n’a pas été surestimée par manque de connaissances, ou si elle a réellement diminué. Dans le Forez, l’espèce semble avoir disparu (coté Loire aussi). Enfin dans le Sancy, le nombre de sites semble assez stable. Tout au plus constate-t-on l’abandon (?) de sites assez au nord du Massif : Banne d’Ordanche, Col de la Croix-Morand.

En conclusion, on peut poser l’hypothèse que les populations du Monticole de roche s’érodent très légèrement depuis 5 ans, évolution détectable sur les sites de présence les plus isolés.

 

François Guelin, le 22 février 2018


Ligue pour la Protection des Oiseaux délégation Auvergne – contact : faune-auvergne(arrobase)orange.fr
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