Distribution habituelle :
L’Elanion blanc niche en Afrique du nord et en Egypte, dans la péninsule ibérique, et plus à l’est au sud de l’Asie (Génsbol, 2005). En principe cette espèce est sédentaire.
Il fréquente des zones ouvertes, des plaines cultivées, avec arbres isolés et boqueteaux. Il chasse d’un perchoir dominant ou en vol. Il se nourrit d’insectes, de lézards, de petits mammifères et d’oiseaux (Mullarney et al., 2012)
Situation en France :
L’espèce est apparue dans le Sud-Ouest de la France en 1983 et n’a cessé de se développer (Caupenne et al.2015), atteignant 130-150 couples en 2014 (Delage et Grisser, 2016). A cette date elle nichait dans le sud-ouest, bien sûr, jusque dans les Deux-Sèvres, la Dordogne et l’Aveyron. En outre l’Elanion a niché en Lozère en 2014-2015 et 2016 (Legendre, 2017). Il atteint aussi l’Hérault et l’Ariège.
Situation en Auvergne :
Les 176 données citées et utilisées ont été homologuées, soit par le CHN avant le 1er janvier 2010, soit par le CH Auvergne après cette date.
La première mention de l’espèce date du 18 avril 1997 à Orcival-63 (A. et S. Jacquet).
On a ensuite :
-un les 5-7 octobre 2005 à Villeneuve-sur-Allier-03 (D. Houston, R. Riols, JC Sautour),
-un le 18 avril 2008 à Deneuille-les-Chantelle-03 (E. Amor),
-un le 27 juin 2011 à Sansac l’Eglise-43 (O. Tessier),
-un le 26 octobre 2011 à Celles sur Durolle-63 (J. Poizat), mais rien en 2012-2013.
Puis les données deviennent plus régulières :
-2014 : 3 données, pour 2 oiseaux, un le 27 juillet aux Ternes-15 (S. Heinerich, R.Riols), un le 15 octobre à Yzeure-03 (G. Choquet).
-2015 : 81 données, pour 5 oiseaux, un du 1 au 8 janvier à Gerzat-63 (noté 21 fois !), un le 8 mars à Chemilly-03 (F. Guelin), un le 21 août à St Jean de Nay-43 (C. Hostein), un individu de première année à partir du 12 août à Lascols-15 (C. Rollant et M.F.Canevet) (noté 55 fois) jusqu’au 9 janvier 2016 (R. Riols et L. Ton), un le 9 novembre à St Victor-la-Rivière-63 (D. Vigier).
-2016 : 17 données, pour 5 oiseaux (celui de Lascol jusqu’au 9 janvier n’est pas recompté), un le 21 janvier à Coren-15 (A. Johany), un le 27 mai à Ytrac-15 (H. Verne), un à partir du 31 mai à la Ferté-Hauterive-03 (T. Delsinne) jusqu’au 23 décembre (F. Biegnon), un le 30 août à St Germain-Lembron-63 (M. Bernard), un à Celles-sur-Durolle-63, le 21 octobre (S. Vrignaud).
-2017 : 13 données, pour 7 oiseaux, un les 23-26 mai à Rauret-43 (L. Bernard), un les 22-24 à St Gervazy-63 (JP. Dulphy), un le 24 juin à Aurillac (H. Verne), un le 5 juillet au Brethon-03 (A. Trompat), un le 24 juillet à St Poncy-15 (F. Lelièvre), un le 12 novembre à Pléaux-15 (Ch. Saint-Jean), un de première année du 19 au 27 novembre à Flat-63, noté 11 fois (Th. Brugerolle et al.).
-2018 : 4 données, pour 3 oiseaux nouveaux : un le 7 janvier à Sauxillanges-63 (Th. Brugerolle- probablement celui de Flat), un le 28 septembre à Tanavelle-15, un à Valuéjols-15 le 6 octobre (M. Vérité), un à Sauvagny-03 le 14 novembre (A. Trompat). Un commentaire de ces données est dans le rapport du CHA (Brugerolle et al., 2019).
-2019 : 30 données pour 6 oiseaux : un le 18 mai à le Brignon-43 (J. Montagne, A. Bruyère, L. Boizot, N. Grange), un le 9 juin à Paulhaguet-43 (S. Bara), un le 8 août à St Gal sur Sioule-63 (H. Samain, J.J. Limoges). Un le 13 octobre à Prat-de-Bouc (Albepierre-Bredons-15) par M. Vérité et al. Un le 2 novembre à Costaros-43. (P. Boudarel). Un du 18 novembre au 14 décembre à Ytrac-15 (S. Ceaux et al.)
Le nombre d’observations annuelles a donc tendance à stagner, avec des chiffres encore faibles et des oiseaux seuls.
D’un point de vue géographique, les observations concernent tous les départements de l’Auvergne, pour des sites très dispersés. L’espèce a été vue à toute altitude (observation record à 1234 m à Saint-Victor-la-Rivière dans le Puy-de-Dôme; 1400 m pour l'observation à Prat-de-Bouc (Albepierre-Bredons-15))mais fuit les zones enneigées en hiver.
D’un point de vue phénologique, tous les mois sont concernés, sauf février. Les plus longs séjours notés ont été celui de l’oiseau de Lascols (151 jours, Brugerolle et al., 2016) et celui de l’oiseau de la Ferté-Hauterive (207 jours, Brugerolle et al., 2017).
Le nombre total d’Elanions blancs notés en Auvergne est donc de 32 sur la période 1997-2019. Les séjours peuvent être très longs, probablement en lien avec la découverte par l’espèce de zones riches en petits rongeurs. On ne peut qu’inciter les ornithologues à suivre le stationnement et le comportement des prochains oiseaux observés, même en automne, car l’Elanion peut se reproduire en toutes saisons (citation du rapport CHR de 2014).
Bibliographie :
Brugerolle Th., Dulphy J.P. et le CHR Auvergne, 2016. Rapport du Comité d’Homologation Régional Auvergne : année 2015. Le Grand-duc, 84 : 39-58.
Brugerolle Th., Dulphy J.P. et le CHR Auvergne, 2017. Rapport du Comité d’Homologation Régional Auvergne : année 2016. Le Grand-duc, 85 : 52-68.
Brugerolle Th., et le CH Auvergne, 2019. . Rapport du Comité d’Homologation Auvergne : année 2018. Le Grand-duc, 87 : 33-47.
Caupenne M. Delage F., Duchateau S., Issa N. 2015. InIssa N. & Muller Y., coord. 2015. Atlas des oiseaux de France métropolitaine. Nidification et présence hivernale. Volume 2. LPO / SEOF / MNHN. Delachaux et Niestlé, Paris. Pages. p 358-361.
Delage F, Grisser P., 2016. Elanion blanc. In Quaintenne G. et les coordinateurs espèce. Les oiseaux nicheurs rares et menacés en France en 2014. Ornithos, 23-2 : 74.
Génsbol B., 2005. Guide des rapaces diurnes. Delachaux et Niestlé eds., 403 pages.
Legendre F., 2017. Nouveaux cas de reproduction de l’Elanion blanc Elaneus caeruleus en Lozère. Ornithos, 24-4 : 234-238.
MullarneyK., Zetterström D. & Svensson L., 2012. Le grand guide ornitho. Les oiseaux. Delachaux et Niestlé eds. 443 pages.p 114.
Jean-Pierre Dulphy le 15 mai 2020