www.faune-auvergne.org
 Visiteur Anonyme  [J'aimerais participer]
VisionatureVisionature
Accueil
 
Les partenaires
Consulter
  Les observations
    - 
Les 2 derniers jours
    - 
Les 5 derniers jours
    - 
Les 15 derniers jours
 - 
Les galeries
Information
 - 
Toutes les nouvelles
 - 
Sur votre agenda
  Aide
    - 
Espèces à publication limitée
    - 
Explication des symboles
    - 
les FAQs
  Statistiques d'utilisation
Atlas et cartes de présence
 - 
Atlas des oiseaux nicheurs
 - 
Atlas communal
 - 
Cartes de présence
Documentation et identification
 - 
Doc Insectes
 - 
Doc Mollusques
Les liens

Cartes atlas : Fiche espèce
L'atlas des oiseaux nicheurs est un projet participatif. Les cartes et graphiques présentés ici sont établis de façon dynamique à partir des informations fournies par les participants inscrits, et sont donc susceptibles de ne fournir qu'une représentation partielle de la situation, au moins pendant les premières années de l'enquête.
 
 Moineau soulcie (Petronia petronia)
Carte espèce
Fiche espèce
Quand la voir
Les galeries
SHEET_STATUS_USE_POPUP : Non
Directive oiseaux : -
Protection nationale : Non
Directive habitat : -
UICN : -
Liste rouge nationale : -
ZNIEFF : Non

Répartition régionale

Le Moineau soulcie possède une répartition morcelée en Auvergne. Dans le département du Cantal, il est essentiellement présent dans le bassin de Maurs, des données de reproduction possible ayant également été obtenues lors de la présente enquête sur la Planèze de Saint-Flour et en bordure des gorges de la Truyère. En Haute-Loire, l’espèce est connue à la fois en plaine (Brivadois, vallée de la Loire) et en bordure est des massifs montagneux, en particulier la Margeride, le Dévès (à l’ouest principalement, sur le haut Allier) plus ponctuellement le Livradois. Dans le Puy-de-Dôme, le Moineau soulcie est connu dans le sud du département, dans les régions de la Comté, des Buttes, des Couzes ainsi qu’en Limagne issoirienne et dans le Lembronnais. Dans ce département, un gros noyau de population se concentre sur le secteur La Sauvetat-Plauzat-Nescher avec sans doute environ 50 couples, et sans doute aussi sur Issoire-Parentignat, avec de gros rassemblements hors reproduction, et une forte activité dans la vieille ville d’Issoire avec au moins une dizaine d’individus criant en juin. C’est en Haute-Loire que l’espèce atteint sa limite altitudinale la plus élevée à plus de 1 300 mètres d’altitude (LPO Auvergne, section Haute-Loire, 1991), sur les contreforts du massif du Mézenc à Chaudeyrolles. On est cependant loin du record de France à 2 000 m dans le Queyras (Hautes-Alpes).

Ecologie et habitat 

Espèce paléoxérique, le Moineau soulcie atteint en France, et en particulier en Auvergne, sa limite septentrionale de répartition. Recherchant les régions à fort ensoleillement, son aire de répartition nationale suit globalement les zones ou l’ensoleillement est supérieur à 2 000 heures par an (Lebreton, 1975). Les études menées en Catalogne (Cordero, in Muntaner 1983) et en Italie (Mingozzi et al., 1997) indiquent aussi que l’espèce recherche des zones à faible pluviosité (inférieures à 700 ou 800-950 mm). Ces exigences expliquent qu’en Auvergne il se reproduise surtout dans les zones possédant un climat abrité, à l’est des principaux massifs montagneux et dans le sud du Cantal, à l’abri des perturbations atlantique. Enfin, la disponibilité en sites de nidification, et en gros orthoptères base du régime alimentaire, semblent également des facteurs explicatifs importants de la répartition de ce moineau (Barbaro, Blache & Ladet, in CORA, 2003).

En Auvergne, le Moineau soulcie semble lié pour sa reproduction à l’habitat humain traditionnel. En effet, c’est dans les vieux bourgs qu’il est le plus présent, bien qu’il soit également noté dans les centres historiques des villes comme à Issoire ou Billom. Il convient cependant de signaler que les recherches du Moineau soulcie sont essentiellement axées sur ces milieux anthropiques, et par conséquent, il peut échapper aux observateurs dans des milieux « plus naturels ». Ainsi, des reproductions ont été notées hors des agglomérations, en particulier dans des falaises, des carrières de sables où ce moineau occupe des anciens trous d’Hirondelle de rivage, ainsi que dans des arbres creux. C’est le cas dans une carrière de sable au-dessus de Neschers (63) où quelques couples nichaient apparemment au printemps 2008 dans les trous d’une colonie d’hirondelle de rivage. A noter également qu’une colonie d’Hirondelle de rivage est utilisée comme dortoir nocturne à Saint-Vincent en Haute-Loire. En région méditerranéenne, elle occupe aussi les trous creusés par les Guêpiers (Merops apiaster). L’étude d’une population à La Sauvetat (63, Guélin, 2007) a permis de préciser quelque peu la typologie des sites de reproduction dans les villages. Les nids, construits dans les anfractuosités des murs, sont situés à des hauteurs variant de 50 centimètres à 4 à 5 mètres. L’espèce nichant en colonie lâche, les nids sont assez groupés, Guélin citant l’exemple de 3 nids sur une longueur de 8 mètres de murs à La Sauvetat.

Phénologie et biologie de reproduction

Le Moineau soulcie est présent toute l’année en Auvergne. Cependant, il est rare en hiver en Haute-Loire, et est très vagabond dans le Puy-de-Dôme en dehors de la période de reproduction, apparaissant ou disparaissant de sites régulièrement fréquentés sans raisons apparentes. Les connaissances sur la phénologie de reproduction sont actuellement très partielles. Cependant, la récente étude de la population de La Sauvetat (Guélin, 2007) a permis d’acquérir quelques renseignements sur la nidification du Moineau soulcie. Si des individus sont déjà présents sur les sites de reproduction en mars, les colonies s’installent véritablement à partir de la fin du mois d’avril. Toutes les données de nidification certaine, récoltées en Auvergne au cours de cet atlas mais aussi antérieurement, se situent entre le 16 mai et 17 août (Guélin, 2007). Le suivi de la population de La Sauvetat semble avoir mis en évidence une reproduction groupée des couples d’une même colonie, les pontes étant déposées sur une période restreinte, d’environ une semaine, se situant fin-mai/début juin, pour un envol des jeunes début juillet.

Evolution des populations

Les connaissances sur la répartition spatiale du Moineau soulcie ont fortement progressé au cours de ces 30 dernières années, en raison d’efforts de prospection. Il a ainsi été découvert nicheur dans le Cantal au début des années 2000, et sa répartition a été affinée en Haute-Loire et dans le Puy-de-Dôme. Cependant, il est actuellement impossible, faute d’estimation de l’importance numérique de la population régionale, de cerner l’évolution des effectifs. Très vagabonde, cette espèce peut déserter des sites anciennement occupés pendant plusieurs années, sans que des modifications du milieu puissent expliquer cette disparition. En Auvergne, ce phénomène a notamment été observé au cours des dernières décennies à La Roche-Blanche (63), où une population d’une vingtaine de couples a été notée de 1959 à 1992 au moins, mais qui n’est plus présente actuellement. En Haute-Loire également, malgré une attention portée sur cette espèce par quelques observateurs, elle a disparu de plusieurs bourgs et villages, en particulier sur la haute vallée de la Loire où les conditions ne semblent pas avoir changé. Certains sites abritent des populations numériquement importantes au niveau régional. C’est en particulier le cas des villages de La Sauvetat et Neschers dans le sud du Puy-de-Dôme, qui avec 10 à 20 couples, font figure d’exception par rapport aux autres localités abritant l’espèce. Boitier (2000) propose 50 à 150 couples pour la Haute-Loire et 200 à 300 pour le Puy-de-Dôme. En ajoutant la petite population Cantalienne, il est possible d’estimer la population régionale à 220-450 couples. Cependant, en l’état actuel des connaissances, cette estimation est délicate, et demande à être affinée.

Menaces et mesures de conservation

Les menaces éventuelles pesant sur le Moineau soulcie, et qui expliqueraient sa tendance à la diminution en France ces dernières années (Cochet & Olioso, in Rocamora & Yeatman-Berthelot, 1999), sont de deux ordres. Tout d’abord, la restauration des vieux bourgs, entraînant la disparition des trous des murs, ainsi que la construction de bâtiments modernes offrant peu de possibilités de nidification, peuvent être défavorables à l’espèce. Cependant, le Moineau soulcie sait parfois faire preuve d’adaptation, utilisant ainsi des sites de substitution comme les anciens nids d’Hirondelles de rivage (Cochet & Olioso,in Rocamora & Yeatman-Berthelot, 1999), ce qui a été noté dans le Puy-de-Dôme. Par ailleurs, l’utilisation intensive de pesticides dans l’agriculture moderne, entraînant la raréfaction voire la disparition des proies, est également un facteur de diminution des populations. Le maintien d’une agriculture extensive en périphérie des villages (vieux vergers, vignes…) est sans doute une des conditions principales du maintien de l’espèce, tout comme la restauration adaptée des vieux villages, laissant des sites de nidification disponibles pour le Moineau soulcie.

Thomas Bernard (2010)


Ligue pour la Protection des Oiseaux délégation Auvergne – contact : faune-auvergne(arrobase)orange.fr
Visionature
VisioNature est un outil développé avec la collaboration du réseau LPO. Grâce aux technologies Internet, débutants, amateurs et professionnels naturalistes, peuvent partager en temps réel leur découverte et ainsi améliorer la connaissance et la protection de la faune
Biolovision Sàrl (Switzerland), 2003-2024