Répartition régionale
La répartition régionale de cet oiseau très commun ne présente au vu de la carte aucune particularité puisqu'il a été noté sur tous les carrés, le Moineau domestique étant présent dès qu'il y a activité humaine. De fait, on ne peut pas parler non plus de limite altitudinale vraie de reproduction puisqu'elle coïncide avec la limite altitudinale des constructions humaines : globalement celle-ci se trouve en Auvergne aux environs des 1 400 mètres. Des données de nidification certaine sont ainsi connues aussi bien en Haute-Loire (Les Estables à 1 350m), dans le Cantal (Col de Prat de Bouc à 1 400m) que dans le Puy-de-Dôme (Super-Besse à 1 350m) (source annales LPO Auvergne). Le Moineau Domestique fréquente même en période estivale la station terminale du téléphérique de Super-Besse à 1 700m mais peut être sans y nicher.
Ecologie et habitat
Le Moineau domestique est donc présent partout où les activités humaines et leurs constructions sont présentes. Il est logiquement très dispersé sur les hauts plateaux auvergnats ou toute autre région où l'habitat humain est rare ou absent comme les vastes zones forestières de plaine et de montagne. Il sera toutefois présent dans le moindre buron de montagne ou maison forestière occupés en permanence, et il trouvera ses plus fortes populations en village rural et au cœur de toutes les agglomérations. Il est ainsi impossible de fournir une densité de peuplement pour cet oiseau colonial qui se regroupe en pôles de nidification.
Phénologie et biologie de reproduction
Sédentaire, le Moineau domestique peut hiverner même sur ses lieux de nidification les plus élevés en profitant de la manne nourricière liée à l'activité humaine agricole ou domestique, même par fort enneigement prolongé. Toutefois des mouvements migratoires de faible importance sont connus et notés surtout en postnuptial en Auvergne (La Serre et Prat de Bouc). En automne et hiver, il arpente souvent les campagnes en groupes pouvant dépasser les 200 individus en compagnie d'autres fringilles. L'activité sexuelle du Moineau domestique est précoce puisque les premières manifestations sont détectables dès fin février et se poursuivent parfois très tard en octobre, voire novembre. Les indices certains de nidification vont du 16/02/1982 avec quatre juvéniles à l'envol à Moulins (03) au 10/11/2003 avec encore des juvéniles nourris à Lezoux (63). Des jeunes sont même nés en décembre 2006 à Clermont-Ferrand. Ces dates sont toutefois remarquables puisque, comme l'indique le nombre d’indices de nidifications certaines en fonction du temps, la majorité des reproductions s'échelonne de fin avril à fin juillet. Le Moineau domestique peut construire son nid dans n'importe quelle cavité d'habitation ou naturelle (arbre creux, nid d'Hirondelle de rivage, d’Hirondelle de fenêtre...), comme en situation aérienne (boule de gui, pylône électrique, poutrelle, soubassement de nid de cigogne, de héron, de buse...), etc. Très opportuniste, la liste de situation du nid est trop longue pour être énumérée.
Evolution des populations
Bien que certains pays européens ou régions de France (Indykievicz & Summers-Smith, in Hagemeijher & Blair, 1997) le citent en régression, rien ne permet de signaler une quelconque baisse des effectifs nicheurs auvergnats. Aucune variation significative n'est obtenue avec le programme STOC local entre 1989 et 1999 (Guelin, 2001).
Menaces et mesures de conservation
Les diminutions notées en Europe (Grande-Bretagne, Hollande, ouest de l’Allemagne) ont été attribuées à l’usage des pesticides. En Rhône-Alpes, Renaudier (in CORA, 2003) rajoute la fermeture des décharges au voisinage des villes et villages, la disparition des poulaillers et des fermes traditionnelles.
Pascal Duboc (2010)