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Cartes atlas : Fiche espèce
L'atlas des oiseaux nicheurs est un projet participatif. Les cartes et graphiques présentés ici sont établis de façon dynamique à partir des informations fournies par les participants inscrits, et sont donc susceptibles de ne fournir qu'une représentation partielle de la situation, au moins pendant les premières années de l'enquête.
 
Pic vert (Picus viridis)
Carte espèce
Fiche espèce
Quand la voir
Les galeries
SHEET_STATUS_USE_POPUP : Non
Directive oiseaux : -
Protection nationale : Non
Directive habitat : -
UICN : -
Liste rouge nationale : -
ZNIEFF : Non

Répartition régionale

En Auvergne comme ailleurs en France, le Pic vert est, avec l'épeiche, le plus commun et le plus fréquent de la famille : pratiquement en tous lieux, ses cris et son chant bien connus trahissent sa présence. Les cartes donnant les indices de nidification et la fréquence des contacts confirment globalement cet état de fait, mais avec des nuances importantes. Ainsi, sa propension à occuper préférentiellement les bords des rivières est très clairement soulignée dans toute l'Auvergne, comme en témoigne la carte de fréquence pour les grands cours d'eau. L'espèce est également bien présente dans la moitié ouest du Cantal, à presque toutes les altitudes moyennes ou basses, peut-être en lien cette fois avec l'humidité prononcée du climat. Mais en altitude, le Pic vert est bien moins fréquent et niche rarement, comme dans les monts Dore, l'Artense et le Cézallier, les monts du Cantal, du Forez et du Livradois, ou encore sur les plateaux de l'Yssingelais et du Devès. En Haute-Loire d'ailleurs, il ne mérite nulle part le qualificatif de commun (Joubert, 1994), si ce n'est encore une fois dans les grandes vallées. Quant aux autres lacunes qui parsèment ça et là les deux cartes à basse altitude, comme dans le bocage à l'ouest du Cher ou au sud de la Sologne bourbonnaise dans l'Allier, ou encore dans le Val d'Allier brivadois en Haute-Loire, elles sont très probablement dues à une prospection insuffisante dans ces secteurs favorables. Le Pic vert est en effet loquace pratiquement en toute saison, et donc facilement repérable lors de ce genre d'enquête. Dans le Puy-de-Dôme, le Pic vert niche sans doute jusqu'à 1 150 m. dans le nord du Cézallier, 1 200 m dans la chaîne des Puys (Saint-Genès-Champanelle), voire 1 350 m dans le Forez (Valcivières). Dans le Cantal, il atteint 1 200 m dans le Cézallier, et même 1 300 m (vallée de la Santoire) et 1 600 m (Cirque de Chamalières) dans les monts du Cantal. En Haute-Loire, enfin, il s'installe sporadiquement à 1 300 m en Margeride (Boitier, 2000).

Ecologie et habitats

Dans son domaine vital, assez étendu en moyenne, 100 à 600 ha selon les cas (Cuisin, in Geroudet, 1998), l'espèce a absolument besoin de deux éléments : des arbres feuillus de taille suffisante pour le gîte, et des zones dégagées à végétation basse pour le couvert. Il s'alimente en effet essentiellement à terre, où il prélève divers orthoptères, mais surtout des fourmis, d'où sa prédilection pour les milieux pas trop humides au couvert arboré peu dense en moyenne, où le sol est accessible toute l'année et baigné d'une lumière suffisante pour favoriser le développement de l'entomofaune de la strate herbacée et du sol (Miquet,in CORA, 2003). On le trouve donc naturellement plus fréquent en plaine le long des vieilles ripisylves, dans les bocages pourvus de suffisamment d'arbres, en lisière des vieux bois et dans les clairières des grands massifs forestiers feuillus, pour peu que des prairies, des bandes enherbées ou en tout cas des secteurs à végétation rase soient présents dans les parages immédiats. Dans l'Allier, des études quantitatives apportent quelques précisions sur les densités observables dans les vieilles futaies de chênes : 0,9 couple aux 100 ha en forêt de Lespinasse, sur 913 ha entre 1999 et 2001 (Lovaty, 2001), ou encore 0,7 couple aux 100 ha en forêt des Prieurés-Moladier sur 239 ha entre 1975 et 1977 (Lovaty, 1980). Mais ces moyennes surfaciques ont une signification toute relative, pour une espèce qui se nourrit essentiellement à terre dans les zones dégagées et occupe donc préférentiellement les lisières, qu'elles soient externes ou internes dans un massif forestier (Lovaty, 2002). Les zones péri-urbaines sont également bien occupées, ainsi que les alentours des villages où des restes de vieux vergers ou des parcs subsistent encore. Le Pic vert se fait en revanche plus rare au cœur des grands massifs forestiers denses (en dehors des grandes clairières ou des lisières), sur les plateaux et versants plantés de conifères (Joubert, 1994), dans les plaines de culture intensive sans arbre, et surtout à mesure qu'on s'élève en altitude : au delà de 1 000 m, il est particulièrement gêné par l'enneigement hivernal qui l'empêche d'atteindre le sol et ses proies favorites, et ses effectifs se raréfient beaucoup (Boitier, 2000).

Phénologie et biologie de reproduction

Emis aussi bien par le mâle que la femelle, les chants nuptio-territoriaux, souvent échangés en duos inlassables, ne deviennent réellement réguliers qu'à partir de janvier (moyenne le 19 sur les 7 années de l'enquête; au plus tôt le 28/12/2002 à Saint-Hilaire-la-Croix, 63). La ponte, généralement déposée fin avril–début mai en plaine, parfois plus tôt, peut être plus tardive avec l'altitude (Miquet,in CORA, 2003). La détection des nichées avant l'envol n'est pas chose si aisée (8 données durant l'enquête), tant les poussins sont discrets et semblent se taire au premier bruit suspect, à moins que ce ne soit sur un signal discret des adultes quasiment invisibles et inaudibles autour du nid en période d'élevage, courant mai ou juin (dates extrêmes pour des pulli au nid : le 10/05/2003 à Combronde, 63 et le 26/06/2002 à Issoire, même département). Les jeunes envolés, poursuivant encore les adultes pendant quelques jours, généralement fin mai-début juin, mais aussi jusqu'en juillet, sont moins discrets que leurs parents et assez faciles à identifier à leurs cris imparfaits et trop insistants lors de ces poursuites, ou même plus tard, tant qu'ils restent en fratries (obs. pers.). En dehors de la période estivale, où les jeunes se dispersent et se mettent en quête d'un domaine vital, le Pic vert ne semble se livrer à des déplacements saisonniers que lorsque l'enneigement l'y contraint (Miquet,in CORA, 2003 ; Destre, 2000), lui qui est par ailleurs très sédentaire. Faute de suivi saisonnier, nous n'avons pas de trace locale de ces déplacements hivernaux.

Evolution des populations

Le Pic vert est depuis longtemps une espèce « banale » en Auvergne, comme en témoignent les auteurs anciens qui l'indiquent très commun dans les bois en hiver (De Chalaniat, 1846), ou plus simplement « sédentaire commun » (Cantuel, 1949), sans plus de commentaire. Cette banalité est encore la règle aujourd'hui, même si nous ne savons que peu de choses de l'évolution de ses populations jusqu'aux années 1970. Depuis, ces populations auvergnates nous semblent plutôt stables, comme plus largement à l'échelle de la France (Tucker & Heath, 1994 ; Julliard & Jiguet, 2005), même si nous manquons d'informations précises (Boitier, 2000). L'indice STOC n'est en effet pas statistiquement significatif en Auvergne (Guelin, 2001), et faute d'autres suivis adaptés, rien ne nous permet de confirmer en Auvergne l'impression de déclin que l'espèce laisse aux ornithologues rhône-alpins pour ces dernières décennies (Miquet,in CORA, 2003), ou la baisse des effectifs constatée dans certains pays européens comme l'Espagne, l'Italie, la Suisse, ou encore, et cette fois de manière chiffrée, la Suède (moins 20 à 30 %) et la Hollande (moins 50 à 75 %), déclin attribué à la réduction des surfaces en herbe et à la disparition des vieux arbres (Glue & Sudbeck, in Hagemeijer & Blair, 1997), ou plus précisément aux atteintes répétées à la continuité des maillages arborés de nos paysages, éléments essentiels à la bonne santé des populations (Glutz Von Blotzheim, 1989). On peut seulement constater en Auvergne une réelle diminution des surfaces toujours en herbe depuis 15 ou 20 ans, moins 12 % entre 1989 et 2005 (AGRESTE, 2006), et fortement soupçonner la poursuite de la raréfaction des vieux feuillus, en particulier dans les zones de bocage et au bord des cours d'eau, même si ce processus semble s'être nettement ralenti. Enfin, nous ne disposons pas de données du côté de l'influence des épisodes climatiques hivernaux, auxquels l'espèce est sensible (Miquetin CORA, 2003). Si le Pic vert ne figure pas dans la liste rouge auvergnate (LPO Auvergne, 2000), il était présent en tant qu'espèce "à surveiller" dans la liste rouge française (Cuisin, in Rocamora & yeatman-Berthelot, 1999), sur la base de divers constats ou soupçons d'évolution défavorable dans certaines régions de France et d'Europe (Tucker & Heath, 1994). Même s’il a été enlevé de cette liste en 2008, il est peut-être temps de mesurer plus précisément notre population régionale et d'en étudier les tendances fines... Les effectifs auvergnats ont été estimés à 8 000-15 000 couples en 1999, répartis comme suit : 3 000 à 5 000 pour l'Allier ainsi que le Puy-de-Dôme et 2 000 à 5 000 pour la Haute-Loire (Boitier, 2000). La population du Cantal, pour laquelle aucune estimation n'avait été proposée à l'époque, est très probablement du même ordre que celles des autres départements, ce qui donne une fourchette de 10 000-20 000 couples pour l'Auvergne.

Menaces et mesures de conservation

Comme pour ses cousins bigarrés, partout la raréfaction voire la disparition des vieux feuillus prive le Pic vert de sites de nidification, notamment dans le bocage et le long des cours d'eau (Tucker & Heath, 1994). Et les derniers remembrements qui ont parfois encore cours en Auvergne lui sont sûrement localement néfastes. Par ailleurs, son mode d'alimentation particulier, lié à l'entomofaune de la strate herbacée et du sol, le rend sensible à l'intensification des cultures, et en particulier à l'usage d'engrais azotés réputés néfastes pour les fourmis qui composent souvent la grande majorité de ses proies (Cuisin,in Geroudet, 1998). Dans les zones de grandes cultures, nul doute que la conservation de bandes enherbées modérément fauchées ainsi que des vieux arbres en alignements le long des cours d'eau, des chemins et des parcelles agricoles permettrait au Pic vert de mieux se porter, sans parler des autres espèces de tous ordres.

Jean-Philippe Meuret (2010)


Ligue pour la Protection des Oiseaux délégation Auvergne – contact : faune-auvergne(arrobase)orange.fr
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