
Des trois espèces de pies-grièches présentes en Auvergne, la Pie-grièche à tête rousse est la plus rare. Son avenir est très incertain en raison de ses exigences écologiques la rendant peu adaptable face à tous les changements de son environnement.
Espèce thermophile, elle n'est présente en France qu'au sud de l'isotherme 18°C de juillet correspondant à une ligne partant de la Vendée jusqu'au Luxembourg, où ses populations ne cessent de se réduire. Elle reste bien représentée surtout sur le pourtour méditerranéen.
La pie-grièche à tête rousse est une espèce migratrice qui hiverne au sud du Sahara dans une large bande joignant la côte atlantique (sud de la Mauritanie à la Guinée) au Congo-Kinshasa à l’est.
Elle revient dans notre région à partir de fin avril jusqu'à mi-mai. La construction du nid commence rapidement après l'installation du couple et la ponte de 3 à 6 œufs est déposée de mi-mai pour les plus précoces à début juin. Le nid est construit dans des arbres, des arbustes ou buissons à une hauteur moyenne de 4 m. L'incubation est assurée par la seule femelle pendant 14 à 17 jours. Les jeunes quittent le nid à l'âge de 15 à 18 jours soit fin juin - début juillet, puis accompagnent leurs parents pendant environ un mois. La dispersion postnuptiale débute fin juillet et se termine en septembre, exceptionnellement en octobre. Des pontes de remplacement sont possibles en cas d'échec de la première ponte.
La pie-grièche à tête rousse recherche les milieux semi-ouverts plantés d'arbres et de buissons dans les zones ensoleillées, de la plaine jusqu'aux régions collinéennes parfois au delà des 1.000 mètres d'altitude. Pour la recherche de nourriture, elle a besoin d'une végétation rare et clairsemée, de perchoirs (branches basses, piquets). Elle se nourrit essentiellement de gros insectes (coléoptères, orthoptères, hyménoptères, lépidoptères, ...).
Les principales causes de régression sont une réduction de la nourriture disponible et la modification de son environnement avec la suppression des vieux arbres fruitiers et des haies, des zones de culture extensive. A cela, peuvent s'ajouter des changements de ses conditions d'hivernage en Afrique et de sa migration annuelle.
Au début des années 2000, l'estimation du nombre de couples nicheurs (G. Olioso in Nouvel Inventaire des Oiseaux de France) est la suivante :
- France : 8.000 à 12.000 couples
- Auvergne : 115 à 275 couples
L'Atlas des oiseaux nicheurs d'Auvergne (P. Philippe), prenant en compte les données de 2000 à 2007, fait état d'une fourchette de 68 à 170 couples pour l'Auvergne, répartis sur les 4 départements :
- Allier : 30 à 80 couples
- Cantal : 35 à 70 couples
- Haute Loire: 3 à 15 couples
- Puy-de-Dôme : 0 à 5 couples
L'analyse des données de nidification certaine ou probable dans Faune Auvergne sur les 5 dernières années (2009 à 2013) fournit les éléments suivants :
-
L'Allier accueille dans sa partie septentrionale la majorité des couples nicheurs auvergnats. Le nombre de lieux-dits occupés entre 2011 et 2013 peut donner une valeur minimale de couples nicheurs, de l'ordre de 25 couples, malgré les biais de cette estimation (couple en limite de deux lieux-dits comptabilisé deux fois, plusieurs couples nicheurs sur un lieu-dit, etc.). Par ailleurs, Faune Auvergne contient un ensemble de données sur les mois de juin et de juillet avec un indice de reproduction possible ou sans indice affecté pouvant laisser présager des couples reproducteurs supplémentaires.
Tableau 1 : Evolution sur les 5 dernières années du nombre de lieux-dits et de communes de l'Allier ayant enregistré des indices de nidification certaine et/ou probable de Pie-grièche à tête rousse.

-
Le Cantal contient quelques noyaux de population nicheuse de Pie-grièche à tête rousse. Sur le même principe d'estimation, la valeur d'une quinzaine de couples nicheurs peut être avancée. Le suivi de ces populations est régulier chaque année, avec le constat de quelques sites abandonnés (indice de reproduction "Espèce absente malgré des recherches").
Tableau 2 : Evolution sur les 5 dernières années du nombre de lieux-dits et de communes du Cantal ayant enregistré des indices de nidification certaine et/ou probable de Pie-grièche à tête rousse.

-
La dernière donnée de nidification certaine date de 2009 sur la commune de Couteuges.
-
un seul indice de nidification probable toujours à Couteuges, avec un mâle noté en avril 2013 et non revu le mois suivant.
-
la dernière donnée de nidification certaine date de 2010 sur la commune de Crevant-Laveine,
-
aucun indice de nidification probable n'est recueilli sur la période,
-
seules des données de migrateurs pré et postnuptiaux sont enregistrées.
Pour mieux gérer les prospections en 2014 , vous pouvez télécharger ici la Liste des communes et sites de l'Allier et du Cantal
Accès vers la carte Atlas ,la galerie, le texte Atlas et la Courbe de présence
Texte de Gilles Saulas, février 2014
|