Les sternes pierregarins et naines sont les symboles de la rivière Allier et de sa dynamique fluviale. Ces joyaux de notre avifaune (inscrites sur la liste rouge régionale) nécessitent la plus grande vigilance et une attention particulière. Leurs ailes effilées, leur allure svelte et élégante, leur queue échancrée et leur vol insaisissable sont à l’origine de leur surnom «d’hirondelles de mer».

En Auvergne, leur répartition est extrêmement restreinte, puisqu’elle se limite presque-exclusivement au département de l’Allier, le Puy-de-Dôme n’abritant que quelques couples. L’explication de cette distribution est simple : les sternes, étroitement liées à l’eau, se reproduisent uniquement sur des îles et grèves dénudées des grands cours d’eau. La Loire et son affluent l’Allier étant les seuls à présenter ces habitats caractéristiques, les colonies de sternes se concentrent sur ces 2 axes.
Migratrices au long cours (hivernage en Afrique de l’ouest), les 2 espèces ne reviennent cependant pas en même temps sur leur lieu de nidification. La pierregarin arrive la première, fin mars-début avril, alors que la sterne naine ne revient qu’1 mois plus tard, début mai. Une fois les couples formés arrive le temps du « grattage », c'est-à-dire la fabrication du nid. Simple dépression creusée dans les graviers ou le sable, c’est dans cette cuvette peu élaborée que 2 à 3 œufs seront pondus entre la fin mai et la mi-juin.
De par leurs exigences écologiques, les sternes sont soumises à de nombreuses menaces .Aux facteurs naturels comme les crues (destruction des œufs/et ou des poussins), la fermeture des sites (colonisation par les peupliers), ou les prédateurs (terrestres et ailés), s’ajoutent les activités humaines. L’endiguement/le recalibrage des fleuves, entravant la dynamique, empêche tout renouvellement et création d’îles. De plus, les sternes ont besoin d’une grande quiétude pour mener à bien leur cycle de reproduction. Aussi, des dérangements répétés (baigneurs à proximité de la colonie, débarquement sur les îles…) entraînent souvent l’abandon des sites de reproduction.
Ainsi, la protection des sternes en Auvergne passe avant tout par la préservation de la naturalité des systèmes fluviaux de plaine, seule architecte capable de créer ces îles, uniques biotopes de nidification des sternes. Les sites artificiels ne sont qu'un pis-aller.
Carte de répartition régionale de la sterne pierregarin en CLIQUANT ICI, monographie atlas des oiseaux nicheurs d'auvergne ICI
Carte de répartition de la Sterne naine en CLIQUANT ICI, monographie atlas des oiseaux nicheurs d'auvergne ICI
BILAN DU SUIVI 2014
BILAN DU SUIVI 2015
BILAN DU SUIVI 2016
BILAN DU SUIVI 2017
BILAN DU SUIVI 2018
BILAN DU SUIVI 2019
BILAN DU SUIVI 2020
BILAN DU SUIVI 2021 (nouveau)
Evolutions des populations : Les courbes des deux espèces ci-dessous se superposent remarquablement bien, en deux phases bien distinctes : Augmentation significative entre 1975 et 1996 : taux d’accroissement total de près de 300% pour la naine et 90% pour la pierregarin. Depuis 1996, les populations de sternes en Auvergne apparaissent globalement stables avec des variations annuelles importantes liées à la submersion des sites de nidification, comme en 2008 par exemple.

Coordinateur suivi Sternes : Sylvie Lovaty
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